Autant vous avertir. N’espérez-pas vous défaire facilement des grandes brassées de fleurs que peint Elisabeth Gilbert Dragic. Elles vous lient de leurs évocations tenaces dans une ronde infernale de mots qui font tourner la tête, d’images douces ou nostalgiques, de morceaux de poèmes et de ritournelles. Elles projettent les lianes oniriques et symboliques d’une langue vivante dont vous n’arriverez pas à vous libérer, même au prix du meilleur effort de raison. Les fleurs sont ainsi.

De la tubéreuses à la mandragores, les mots qui nomment les fleurs dans une langue savante ouvrent un monde de pensées inconscientes, de références littéraires, mièvres,obscènes ou encyclopédiques.
L’artiste peint de grandes toiles à l’échelle du corps engagé dans des plis infinis et des corolles fanées. Les fleurs sont des continents séparés par des gouffres, des méplats et des crevasses. Des rides et des lèvres.
C’est de peau dont il s’agit. Celle qui recouvre tout d’un voile qui dissimule le désordre des corps et défie les temps cruels. La fleur est une résistance dressée devant l’imminence de sa chute. Elle est le bouclier pathétique mais aussi la surface d’inscription fragile des symboles résistants aux sacrilèges.


Elisabeth Gilbert Dragic
Galerie B+
jeudi 14 Fév 2019 au jeudi 14 Mar 2019

Galerie B+
1 rue Chalopin
69007 Lyon
France