Conçue comme une scène théâtrale, « Futurs Flirts » est une exposition dont les travaux s’engagent ensemble dans une représentation performative. On y regarde d’abord deux sculptures cinétiques, dont le mouvement -qui attire l’oeil- est prévisible, répétitif, presque obsessionnel. Le cerveau humain anticipe la suite des événements, ne doutant pas que la plante, comme le bouquet, finiront par tomber avant de se relever et recommencer à nouveau. Cette prédiction pourrait ôter tout intérêt à la scène et pourtant, le spectateur ne peut s’empêcher d’attendre le moment fatidique de la chute. Plaisir sadique ? Plaisir d’avoir raison ? Ou au contraire la subsistance d’un doute : la machine n’est pas l’homme et son mouvement n’a rien d’évident. On l’observe pour tenter de la comprendre, comme on tente de comprendre la nature en la contemplant dans ce qu’elle a de plus beau comme de plus violent. Les actions mécaniques des sculptures de Gaudin contournent cette ligne entre l’automutilation et le plaisir de se faire plaisir, activant le circuit de la récompense dans notre cerveau, lui qui ne peut s’empêcher d’attribuer un cadre humain sur le monde non-humain qui nous entoure.

© Gégori Copitet

 


Furturs flirts
vendredi 6 Sep 2019 au samedi 19 Oct 2019

pact
70 Rue des Gravilliers
75003 Paris
France