En réponse aux scénarios dystopiques auxquels est confrontée notre société contemporaine, le MBAL choisit de célébrer l’utopie à travers l’héritage du mythique Monte Verità, berceau helvète d’avant-gardes, vénéré dans le monde entier. Cette oasis magnétique, située au Tessin sur la colline de Monescia, accueille au tournant du 20ème siècle la première colonie alternative, naturiste, féministe et végétarienne, précurseur des mouvements de contre-culture qui suivront, et voit défiler au fil des ans une succession d’anarchistes, de penseur·euse·x·s et d’artistes. Consacrée par l’exposition du visionnaire Harald Szeemann, Monte Verità. Le mammelle della verità (1978), la colline est encore aujourd’hui un lieu de pèlerinage qui éveille, illumine et console.
Mais que reste-t-il de ces utopies qui ont gravité autour de ce « triangle des Bermudes de l’esprit » ? Créée en collaboration avec la Fondazione Monte Verità, l’exposition la scia del monte (la trace du mont) ou les utopistes magnétiques invite 26 artistes contemporain·e·x·s, dont les créations ont été inspirées par le Monte Verità et son aura environnante, à entrer en résonnance avec le génie du lieu et ses figures féminines. Le parcours propose un dialogue éclectique et captivant entre nature, art et esprit, interrogeant la notion de « réforme de la vie » souhaitée par les précurseurs. Explorant tous les médiums et techniques, de l’art vidéo à l’intelligence artificielle en passant par l’installation, la sculpture, la peinture, la photographie, la gravure, le son ou le tissu, l’exposition souligne en creux l’importance du territoire helvète comme terre d’accueil des esprits libres et iconoclastes.
Federica Chiocchetti, directrice du MBAL et Nicoletta Mongini, directrice culture de la Fondazione Monte Verità
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La scia del monte (la trace du mont) ou les utopistes magnétiques
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Dans un accrochage épuré, les œuvres poétiques de Marisa Merz se déploient au Kunstmuseum de Berne. Considérée comme l’unique figure féminine de l’arte povera, l’artiste italienne a su sublimer les matériaux les moins nobles dans des installations empreintes de délicatesse.
Dans ses œuvres monumentales, Fabienne Verdier manipule d’immenses pinceaux suspendus au-dessus de panneaux préalablement peints avec soin. La deuxième partie du travail, que l’on pourrait qualifier de calligraphique, se fait d’un seul geste, étudié en amont, voire répété comme une chorégraphie. Dans un ballet pictural, l’artiste ne fait qu’un avec son pinceau, dont la dimension inhabituelle devient presque une deuxième entité, tel un partenaire de danse.
Présentée en 2017 à la Biennale de Venise en 2017, Flying Girls est une sculpture représentant un groupe de huit fillettes grandeur nature, par un tourbillon d’oiseau et de feuilles.