Fallait-il inventer un nouveau rite de passage en ce moment si particulier ? Substituer à cette année blanche une nouvelle édition en Technicolor ? Dans l’urgence du présent, il s’est agi avant tout d’un engagement. Celui des Rencontres d’Arles auprès des photographes, artistes, commissaires, des partenaires et des institutions avec lesquels le festival a noué des liens si forts depuis de nombreuses années. Loin d’envisager une tabula rasa nous invitant à rompre avec ce temps en suspens induit par la pandémie, il a fallu ensuite réfléchir à actualiser un héritage, celui de l’édition de 2020 construite par Sam Stourdzé autour du thème de la résistance, de cette photographie qui, selon ses mots, « se dresse, s’oppose, dénonce […] ré-enchante ». J’ai souhaité établir la programmation à partir de ces prémisses, en traçant des prolongements, des variations, des échos, de nouvelles complémentarités ou courts-circuits permettant de saisir aussi une intensité, une urgence à ce que les Rencontres d’Arles prennent le pouls de l’état du monde. Si l’horizon n’est pas encore dégagé, si la lumière sera cet été encore tamisée, il faut faire rendre perceptibles les éclats démultipliés saisis par les photographes et artistes invités.

CHRISTOPH WIESNER
Directeur des Rencontres d’Arles

Plus d’info sur: https://www.rencontres-arles.com/fr

Photo: SMITH, Sans titre, série Désidération, 2000-2021. Avec l’aimable autorisation de la galerie Les Filles du Calvaire.

Les rencontre de la photographie d'Arles
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