Chose Freedom, not Power
Il existe un lieu à Chêne-Bourg où les mots surgissent de terre parmi les plantes, où la poésie nous illumine, où l’existence d’anges est prouvée. A la galerie Analix Forever, l’utopie est bel et bien installée. La nouvelle exposition de Robert Montgomery réveille en nous l’espoir et nous embarque dans une révolte définitivement poétique…
De l’ombre à la lumière…
Dans une époque où l’on est assailli par des nouvelles alarmantes, où le monde entier semble glisser sur les pentes d’un déclin depuis longtemps annoncé, il est facile de baisser les bras. La logique capitaliste a entraîné le monde toujours plus loin dans la déraison à tel point que la sonnette d’alarme est aujourd’hui tirée par des adolescents, une jeune génération consciencieuse qui milite, sort dans les rues pour réveiller les adultes de leur incroyable inertie. Tout indique que le modèle dans lequel nous vivons n’est pas viable, que la croissance économique n’est pas garante d’une vie meilleure, que les écarts entre riches et pauvres ne font que se creuser davantage, que la Terre ne peut plus supporter nos excès. Oui, le tableau qui se dessine devant nous est sombre. Pris entre l’ombre de l’insurmontable tâche qui s’élève à l’échelle mondiale et les lumières scintillantes de panneaux publicitaires nous exhortant à oublier tout problème, il est encore facile de préférer faire l’autruche. Et pourtant, au fur et à mesure que les problèmes s’amoncellent, une multitude de solutions alternatives apparaissent. Elles ne viennent pas des politiques mais des gens. Des gens qui se retroussent les manches, explorent ou suivent de nouveaux chemins. Ils dessinent d’autres horizons, peignent des tableaux rayonnants qui petit à petit rendent toujours plus palpable un meilleur avenir possible.©Guillaume Varone
Modernisme 2.0
©Guillaume Varone
Money is a superstition
Robert Montgomery le dit lui-même, cette oeuvre a du second degré. Quoi de plus déroutant que l’argent de nos jours? Lui qui domine le monde, qui nous est toujours indispensable, mais dont la majeure partie est dématérialisée et dont le cours fluctue selon des mécanismes financiers aussi obscurs qu’incontrôlables… Pourtant, nous savons tous que le vrai bonheur ne s’achète pas! Ne nous faisons-nous pas berner par ces chiffres virtuels? Notre relation paradoxale avec l’argent est parfaitement symbolisée par cette oeuvre, d’autant plus que celle-ci peut être… …achetée. Humour d’artiste.©Guillaume Varone
©Guillaume Varone
©Carine Bovey
Nouveau cycle
La galerie dispose d’une charmante cour intérieure. Elle est surmontée d’un petit jardin sur lequel ne poussent pas que des légumes, mais aussi des idées. S’y promener en contemplant l’oeuvre qui s’y trouve confère à nos pas une dimension épique. On y lit une phrase lumineuse au sens propre comme au figuré: « You walk on the Bones of the Kings now and their bodies fertilize your gardens » (Tu marches maintenant sur les ossements des rois et leurs corps fertilisent tes jardins.) Avec Robert Montgomery, nous sommes déjà dans un nouveau cycle. Les erreurs du passé forment le terreau du futur et il ne tient qu’à nous de l’embrasser. On réalise qu’en fait, tout est déjà à notre portée.Spiritualité
Quid de la spiritualité à l’ère moderne? Avez-vous déjà vu des anges? Cette exposition a cela d’incroyable qu’elle prouve leur existence grâce à des preuves photographiques! L’artiste nous rappelle par ce tirage qu’il y a encore matière à croire, même à l’ère des i-phones et des buildings de verres, pour peu qu’on soit attentif à ce qui nous entoure et qu’on se fie à sa propre intuition. Ces anges lumineux, l’artiste les a remarqué suite à la perte d’un proche. Lors de vos futures balades urbaines, si vous êtes un peu observateur, il est probable que vous en croisiez à votre tour: clin d’oeil à l’art de Robert Montgomery.Amour
Et puis, pour les âmes romantiques, il y a cette oeuvre:« I want to cry in your arms for a hundred years. I want to wake up in your arms for a hundred years. »Parce que faire usage de poésie, c’est aussi permettre à nos amours de nous survivre…