After the Rain, comes the Rainbow!

par 6 juin 2025Art contemporain, Billet d'humeur, Queer We Cheer!

Ce mois des fiertés, j’ai eu l’immense plaisir de co-curater avec mon ami Yannick Lambelet Sans armure, une exposition chez GOWEN. Nous avons invité quatre autres artistes à se joindre à nous pour s’interroger sur la masculinité en posant un autre regard sur le corps de l’homme, bien loin des représentations classiques. Ces dernières décennies, le corps et le genre n’ont jamais autant remis en question nos certitudes sur les plans scientifiques, sociologiques et philosophiques. Malheureusement, ce qui a priori peut sembler porteur d’espoir n’a jamais été aussi clivant. En effet, depuis ces dernières années, les agressions envers les personnes LGBTQIA+ augmentent avec la propagation des courants de pensées masculinistes. Ce triste constat mettant en évidence un retour à des valeurs traditionalistes dépassées rappelle à quel point l’humanité se réfugie dans ce qui lui semble rassurant en période de crise. On observe également cette tendance dans le milieu de la mode avec le «Quiet Luxury» cherchant à homogénéiser les silhouettes, mais aussi dans la culture populaire, érigeant des modèles désuets telles que les «Tradwives», comme si des siècles d’assujettissement féminin n’avaient pas suffit. Alors, il est temps de sortir de cette boucle temporelle infernale, pour viser un avenir radieux où chacun pourrait trouver sa place, où l’on n’accorderait aucune importance à une pseudo-normativité qui a le défaut de gommer ce qui subsiste d’essentiel dans notre humanité : la singularité ! Car oui, une ère où l’on voudrait nous réduire à des publics cibles, friands de contenus abêtissants, est bien consternante. A une époque où l’on diagnostique les comportements de chacun comme étant pathologiques, cela me rappelle qu’il y a peu de temps, l’homosexualité et la transidentité étaient considérées comme des maladies. Mais soyons honnêtes, qui voudrait vivre dans une société qui juge notre aptitude à rentrer dans un moule aux formes insipides ? Certainement pas moi et je le souhaite, vous non plus ! Dans le meilleur des cas, on espère qu’After the Rain… …comes the Rainbow! Et faites-vous plaisir, offrez-vous de l’art engagé, diantre !

Geneva Pride 2025, rdv Samedi 7 juin au quai Wilson à 15h / https://www.genevapride.ch/

Sans armure, jusqu’au 28 juin chez Gowen Contemporary / 23 Grand-Rue et Rue Jean Calvin 4 – 1204 Genève / https://www.gowen.art/

 

Yannick Lambelet
Being beauteous, 2025
Bruno Gadenne
Le sommeil, 2022
Carine Bovey
Selfie 1, 2020
Andy Storchenegger
Les sauvages, 2015
Claude Cortinovis
Les Lutteurs, #105. nº2, 18 juillet 1994

 

Michael Rampa
Irene, 2023

Suivez le Chat

A lire aussi

Lors de sa dernière exposition personnelle à la galerie GOWEN, Claude Cortinovis présente ses dernières œuvres à l’univers lyrique. Dans des jardins aquatiques, l’artiste se penche sur la vacuité de notre existence. Dans un travail introspectif et méditatif, il aborde des questions universelles extrêmement présentes dans notre société où tout semble se dérober sous nos pieds.

Depuis des siècles, la sirène peuple les toiles des grands-maîtres. Qu’elle soit nordique ou gréco-romaine, cette créature mi-femme, mi-animal a toujours été considérée comme dangereuse et cruelle. De nos jours, les artistes se sont réapproprié ce mythe pour en faire une figure émancipatrice. De la nymphe séductrice de John William Waterhouse à l’un des personnages préférés des Drag Queens, le chemin fut long. Voici les nouvelles représentations de la sirène au 21ème siècle.