Bruits artistiques

par 3 mai 2021Art contemporain

Pour célébrer ses 30 ans et 30 jours, la Galerie Analix Forever invite les Noisebringers durant une semaine. Entre performances, improvisations et concerts, on découvre pour la première fois l’univers visuel et sonore de ces trois musiciens expérimentaux dans une galerie genevoise. Une exposition qui ne manquera donc pas de faire du bruit!

Composé de Maria Sappho, Henry McPherson, tous deux pianistes et Brice Catherin, violoncelliste, les Noisebringers sont assez difficiles à définir en quelques mots, tant leur champ d’action est vaste. Le trio se plaît a renvoyer à la définition du mot ”bruit” pour décrire sa musique. Le bruit: un son qui perturbe une constante – voilà qui, en effet, résume bien l’état d’esprit de ces performeurs sonores. Rencontré il y a quelque jours à la galerie, Brice Catherin me confie avoir connu ses deux compères anglais à l’université d’Huddersfield. Ayant pour but de dépoussiérer le monde de la musique classique, le trio se lance dans une série de concert-performances inattendus. Dans l’un d’entre eux, ils proposent notamment au public de venir les remplacer s’il n’aime pas ce qu’ils jouent. C’est ainsi que naissent Les Noisebringers.

Tente, the mushroom that the crocodile ate

Faire du bruit…
Avec leur vidéos et expériences sonores, les Noisebringers vont au delà du concert en proposant une expérience plus immersive. On n’écoute plus la musique, mais on la vit. A cette fin, ils incorporent souvent une narration visuelle à leurs compositions. Dans une ambiance décalée, le groupe traite de sujets actuels, tels que le genre et le féminisme, mais ils s’évadent aussi de la réalité en créant des histoires où ils évoluent dans un monde tout droit sorti de leur imagination. L’ensemble des écrits, dessins, performances et autres bruits artistiques nous plonge dans une fable moderne sans fin ni limite.

Bruit de couloir…
Une chose est sûre, c’est que les Noisebringers aiment brouiller les pistes. Ils ont réussi à créer toute une mythologie mêlant vampires, nones et autres créatures en moins de deux ans. Dans leurs fictions, le trio refuse les normes de ce monde. L’une d’entre elles a particulièrement retenu mon intention puisqu’elle est fortement liée à Genève. Dans Tente, the mushroom that the crocodile ate (https://youtu.be/oGzulasPpfw), on découvre le rituel de Tente, une sorcière zambienne. Selon elle, le bois de Genève s’avère idéal pour confectionner des baguettes magiques qui, d’ailleurs, se vendent dans le monde entier. Ces séries de vidéos s’inspirent des mythes et légendes qui ont façonné le monde mais qui nous permettent aussi de nous en soustraire. Après tout, s’il y a bien une chose qu’il ne faut pas négliger en ces moments difficiles, c’est de continuer à rêver.

Explication du bruit…

Worldwide Anthology – Part 1

Suivez le Chat

A lire aussi

Ce début d’année, l’artiste basé à Genève Stéphane Ducret nous présente un nouveau corpus d’œuvres méditatives. Prenant ses quartiers à la rue du Rhône, cet accrochage dévoile un travail personnel sur la contemplation.