La collection d’Art brut de Jean Dubuffet, composée d’oeuvres de marginaux, prisonniers et patients d’asiles psychiatriques, devait initialement rester à Paris. Récoltée depuis 1945 auprès d’artistes autodidactes, dont la création pure était seulement le fruit d’impulsions, la collection regroupe 5’000 œuvres de tout genre. Le 28 août de cette même année, il baptise ”Art brut cet art. En 1948, il fonde la Compagnie de l’art brut, qui sera transférée aux États-Unis à East Hampton en 1951. Lors de son rapatriement en France en 1962, Jean Dubuffet s’installe provisoirement dans l’immeuble du 137 rue de Sèvres, alors siège de la Fondation Dubuffet. Avec plusieurs promesses non tenues de la part l’administration française, l’artiste ne trouve pas de lieu apte à accueillir définitivement sa collection, bien qu’il souhaite vivement qu’elle reste à Paris. Pour finir, Dubuffet accepte l’offre de la ville de Lausanne qui proposait des conditions idéales de conservation de ce trésor, source d’inspiration de son art.  C’est en 1971 qu’il fait don de sa collection à la ville de Lausanne. Ayant élu domicile au Château de Beaulieu, elle est ouverte au public le 26 février 1976.

Prochaines expos:

Chicago Calling
du 13 mars au 30 août 2020

La Collection de l’Art Brut accueille l’exposition Chicago Calling, après sa présentation en 2019 à lntuit, The center for Intuitive and Outsider Art, à Chicago, à la Halle Saint-Pierre, à Paris, et au Kunsthaus de Kaufbeuren, en Allemagne. En 1951, à l’occasion de la première rétrospective de son œuvre à Chicago, Dubuffet prononce sa célèbre conférence Anticultural Positions à l’Arts Club, suscitant beaucoup d’enthousiasme auprès d’artistes, de collectionneurs et d’amateurs avertis. Durant cette même année, il confie à son ami le peintre Alfonso Ossorio, qui réside à East Hampton, près de New York, sa collection d’œuvres d’Art Brut. Entreposée et présentée dans sa vaste demeure durant 10 ans, elle sera vue par des personnes influentes du milieu de l’art à New York, dont les peintres Jackson Pollock, Willem de Kooning, Robert Motherwell et Clyfford Still.

Willem van Genk – Megalopolis
Du 19 juin au 4 octobre 2020

Cet auteur d’Art Brut hollandais, déjà exposé par le musée lausannois en 1986 et en 1999, a réalisé des œuvres d’une grande puissance graphique utilisant des procédés complexes de découpages et de collages. Son travail reflète avec singularité des problématiques contemporaines, comme le développement des grandes villes et les questions de mobilité et de communication auxquelles nous sommes confrontés.

Pathologie du cadre
Du 30 octobre 2020 au 28 février 2021

Les auteurs d’Art Brut conçoivent leurs œuvres en marge du champ officiel de l’art et font donc fi de toutes règles ou normes en matière de création. Aussi, l’analyse du thème du cadre dans l’Art Brut proposée par Michel Thévoz se révèle passionnante, car les œuvres choisies en exemple tendent précisément à s’affranchir des cadres, quels qu’ils soient : au sens propre, celui en bois, le « frame » anglais qui entoure la composition, mais aussi celui défini par le support lui-même, voire celui que l’auteur y a tracé ; au sens figuré, le cadre entendu comme l’ensemble des conventions en matière de représentation.

Collection de l’Art Brut
11, av. des Bergières
CH – 1004 Lausanne
+41 21 315 25 70
https://www.artbrut.ch/