Un vêtement, une histoire: La jupe de tennis
Revenue au goût du jour en cette saison estivale, la jupe plissée aiguise la tendance du tenniscore. Il est quasiment inévitable de passer outre cette pièce iconique, surtout lorsque les Jeux Olympiques se déroulent à Paris.
Suzanne Lenglen, Triple médaillée aux JO d’Anvers en 1920
Cette jupe, souvent plissée, est née de l’intention des couturiers de l’époque, allant de Paul Poiret à Coco Chanel, de libérer le corps de la femme afin qu’elle puisse être libre de ses mouvements lors de la pratique du tennis. Bien avant qu’il ne devienne un sport de compétition, « l’enfant » du jeu de paume se pratiquait essentiellement dans les milieux bourgeois, un entre-soi où l’allure avait autant d’importance que le sport en lui-même. Si, de manière générale, les tenues de tennis féminines raccourcissent, c’est bien en février 1916 à Biarritz que Coco Chanel a commencé à libérer les femmes de leur carcan en créant des jupes plissées qui ne marquent pas la taille. Ainsi, elle ouvre la voie aux autres couturiers. En 1922, la tenniswoman de légende Suzanne Lenglen est l’égérie de la maison Jean Patou. Le couturier élabore pour elle une jupe en soie blanche plissée, créant ainsi une véritable alliance entre la mode et le sport. De nos jours, les jupes de tennis ont un short incorporé, permettant une grande liberté de mouvement bien qu’elles soient courtes. On peut y déceler un héritage de la jupe-culotte de Paul Poiret qui, en hybridant des pièces masculines et féminines, a opéré une transition en douceur vers la démocratisation du port du pantalon pour les femmes.
En vogue à la fin des années 1990, les étudiantes arboraient fièrement la version droite et fendue de la jupe de tennis. Sublimée par le vestiaire tenniscore de l’actrice Zendaya durant toute la promotion du film Challengers (2024), la jupe de tennis revient en force, que ce soit sur les podiums des maisons de couture telles que Miu Miu, dans les stades ou encore dans la ville.