Sculpture Garden

par 18 juillet 2018Art contemporain

Cet été, l’art a pris possession du Parc des Eaux-Vives. Comme prolongement d’artgenève, cette toute nouvelle biennale va certainement devenir un rendez-vous incontournable. D’Alexander Calder à Sylvie Fleury, découvrez sous un autre jour ce qui fut jadis le jardin du domaine de Louis Favre.

artgenève nous avait déjà habitué à admirer, le temps d’une manifestation, des sculptures le long de la rade, côté rive droite. Pour faire suite à cette initiative de présenter des sculptures dans l’espace public, la foire a décidé de proposer un second rendez-vous estival, afin d’étendre son territoire, s’inscrivant ainsi dans le calendrier des manifestations d’art contemporain internationales. Conçue comme une promenade sillonnant le parc, le visiteur est amené à croiser sur son chemin les œuvres d’artistes que l’on ne présente plus. Chaque œuvre s’intègre à la perfection dans le parc, telle une conversation enflammée ou encore un murmure,  ainsi du Giant Triple Mushroom (2018) de Carsten Höller sortant discrètement de son sous-bois.
D’autres sculptures, quant à elles, s’élancent plus haut dans le ciel. On peut le constater avec la Flower Moon (2011) d’Ugo Rondinone et le Temporary Art Museum/Powerless Structures Fig. 110 (2011) d’Elmgreen & Dragset. Avec son moulage d’aluminium peint d’un blanc immaculé, la création de l’artiste suisse évoque un arbre foudroyé. La pièce interpelle le visiteur par son contraste entre le naturel et l’artificiel. Plus loin, le duo scandinave d’Elmgreen & Dragset a perché une galerie dans une cabine de plage. Une absurdité rappelant immédiatement le Prada Marfa (2005), une installation représentant une fausse boutique Prada en plein désert texan. Les deux artistes nous invitent ainsi à nous interroger sur les milieux de l’art et de ses institutions. Plus loin, suspendues entre trois arbres, les sculptures de bronze de Mai-Thu Perret – Organs (2018) représentent des poumons, un cœur et l’appareil génital féminin. Serait-ce un clin d’oeil à Mère Nature ? Toutes les œuvres jouent avec le paysage et interagissent avec le visiteur. C’est particulièrement le cas avec la sculpture de Rasheed Areen qu’il est amusant d’observer tout en en faisant le tour, ses faces semblant s’animer selon l’angle de vue. Cette relation entre l’art et son observateur se retrouve aussi avec le pavillionskulptur II (1969) de Max Bill, investi par des jeunes gens qui, probablement sans en avoir conscience, s’intègrent à l’oeuvre en lui apportant une dimension sociale. Le pavillon devient à la fois abri et témoin de leur histoire. Près du restaurant de l’Hôtel du Parc des Eaux-Vives, on peut admirer Giant Leap of Faith (2008), un empilement de seaux métalliques de Subodh Gupta rappelant Colonne sans fin de Constantin Brancusi. Le sculpteur aime associer les clins d’œil à la culture occidentale avec des objets d’usage quotidien. Sa proximité avec la terrasse de l’établissement rappelle l’intervention de l’artiste durant Performa à New York en 2013 alors qu’il préparait pendant quelques jours, avec l’aide d’une brigade, des plats indiens pour une cinquantaine d’invités. Sculpture Garden, ce sont donc quatorze sculptures installées dans un cadre bucolique. Une promenade artistique à apprécier tout au long de l’été.
Sculpture Garden jusqu’au 8 septembre Parc de Eaux-vives Quai Gustave-Ador 82 1207 Genève

Partagez cet article:

[addthis tool= »addthis_inline_share_toolbox_wbyf »]

Plus d’articles

Aucun résultat

La page demandée est introuvable. Essayez d'affiner votre recherche ou utilisez le panneau de navigation ci-dessus pour localiser l'article.

Suivez le Chat

A lire aussi

Les œuvres de l’artiste genevois Philippe Fretz semblent ouvrir le débat sur le vivre-ensemble. La notion de soin se ressent dans son œuvre de manière moins frontale. Chez lui, elle se personnifierait plutôt par la cohabitation.

En ce novembre 2025, nous assistons à un fait historique : le Louvre accueille pour la première fois une artiste contemporaine féminine dans sa collection permanente. Marlene Dumas, peintre virtuose sud-africaine et hollandaise, a réalisé neuf toiles que l’on pourra désormais admirer dans l’atrium de la Porte des Lions.

Dans un univers fantasmagorique teinté d’humour, Martin Hyde sait faire dialoguer comédie et mythologie. Chez lui, le dessin est la base de toute création. Des ménades aux Looney Tunes, il narre des histoires loufoques dont il est le seul à en avoir le secret.