Agissant par parasitage, par télescopage, par fantasme, par friction, par contre-sens ou par amitié, La morsure des termites tente une relecture spéculative de l’histoire de l’art envisagée sous le prisme du graffiti. Le graffiti non pas comme sujet ou esthétique, mais comme expérience, comme attitude, comme imaginaire, comme pensée souterraine. Une expérience de l’illégalité et des vitres brisées, de l’errance des corps en mouvement, une attirance pour les perspectives sans lumière, un romantisme du vandalisme qui prend autant soin des choses qu’il ne les abîme, une fascination pour les langages visibles ou invisibles qui se confrontent avec la matière précaire du réel, et qui se façonnent avec elle tout en la transformant.

En combinaison et rupture avec le projet Lasco, qui accueillait depuis 10 ans l’art urbain dans les espaces dérobés du Palais de Tokyo, l’exposition provoque un dialogue fragmenté, parfois cryptique, entre une cinquantaine d’artistes plus ou moins reconnu.es, voire pas du tout connu.es. Dans un essai publié en 1962, Manny Farber oppose les artistes termites aux artistes éléphants blancs. Les artistes termites s’expriment dans des pratiques plus difficiles à saisir et à manipuler.


La morsure des termites
vendredi 16 Juin 2023 au dimanche 10 Sep 2023

Palais de Tokyo
13 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
France