Et… plouf! David Hockney

par 16 juillet 2019Art contemporain, Et plouf!

Mouillée, azurée et hydratée, voici notre chronique de l’été. Hommage aux œuvres autour des piscines. Et… Plouf!

Comment ne pas évoquer A Bigger Splash (1967) de David Hockney dans notre chronique estivale? En véritable ode au style de vie californien, cette oeuvre magnifie l’architecture moderne de cette région, avec ces villas aux lignes épurées comme la Stahl House de Pierre Koenig. Ce tableau est inspiré d’une photographie trouvée dans une revue de construction de piscine. D’ailleurs, ce thème ne quittera plus l’artiste, qui en 1972 réalisera le fameux Portrait of an Artist (Pool with Two Figures, vendu 90,3 millions de dollar aux enchères en novembre 2018. Avec cette vente, le prix le plus élevé pour l’oeuvre d’un artiste vivant, il détrône Jeff Koons, et entre au Panthéon des artistes les plus côtés du moment. Mais revenons à A Bigger Splash, une toile dont la perspective semble écrasée. Des plans successifs donnent l’illusion de profondeur. Est-ce une allusion au cinéma? Au loin, une chaise pliable rappelle celles que l’on peut trouver sur le plateaux hollywoodiens. La scène est déserte. Seul témoin de vie, l’éclaboussure dans la piscine. Il n’y a pas de vagues causées par le plongeon, même les palmiers semblent raides, comme si l’artiste avait voulu synthétiser chaque élément, comme il en est coutume dans l’abstraction géométrique. Néanmoins, le tableau reste figuratif, à contre-pied de la tendance de cette époque. Cerné par un cadre blanc, la peinture évoque aussi un Polaroid, comme si cette scène était une capture de l’instant présent, une louange aux plaisirs estivaux. Mais qui est le responsable de ce splash venant troubler la quiétude de de cet après-midi ensoleillé? Le mystère demeure! Et… plouf!

NDLR: L’artiste Daniel Cherbuin a décidé de résoudre ce mystère avec Eine grössere Art Osmose (2016). En vente à la galerie Laurent Marthaler Contemporary.

A Bigger Splash, 1967.
https://youtu.be/tvyAMeZJdSw

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