Et… plouf! Leandro Erlich
Mouillée, azurée et hydratée, voici notre chronique de l’été. Hommage aux œuvres autour des piscines. Et… Plouf!
Port du maillot de bain… facultatif! Pas besoin de se mouiller pour piquer une tête dans la piscine de Leandro Erlich puisque ici, tout est illusion. En effet, depuis 2004, Swimming Pool (1999) a élu domicile au musée d’art contemporain de Kanawaza au Japon. Cette installation s’inscrit dans l’art du Trompe l’œil, une pratique savamment maîtrisée par l’artiste argentin. Présentée pour la première fois à la biennale de Venise en 2001, la fausse piscine possède à sa surface un plateau de verre acrylique recouvert d’une couche de 15 centimètres d’eau, fermée par un plateau de verre acrylique. On peut y accéder par le sous -sol tout en restant au sec et ainsi admirer, sans plisser les yeux, les méandres causés par la distorsion de l’eau au gré du vent. Depuis la surface, on est intrigué d’apercevoir les visiteurs se mouvoir entièrement vêtus au fond de la piscine. L’artiste aime déstabiliser le spectateur. Adulé non seulement par le microcosme de l’art contemporain, l’artiste touche un public élargi en leur proposant de vivre une expérience. Lorsque nous sommes au contact de cette œuvre, nous devenons acteur et contribuons à matérialiser l’idée et l’illusion de l’artiste. Est-ce qu’un objet existe s’il n’y a personne pour le voir? Cette interactivité entre le spectateur et l’œuvre la rend vivante. Bercés d’une douce illusion, on aime se perdre dans cette cavité aux reflets turquoises, sanctuaire de notre imaginaire. Et… plouf!