Ce qui est frappant dans l’oeuvre d’Omar Ba, c’est cette minutie à reproduire des motifs sur de très grands formats. Chez lui, l’acte est aussi important que la réflexion. Dessiner des motifs représentant tantôt des végétaux, tantôt des formes géométriques consiste en une forme de méditation. Ces textures évoquent les imprimés des pagnes en wax traditionnels mais aussi ceux, plus modernes, reprenant en motif les dessins d’appareils électroniques, incarnant un mélange entre les traditions et les influences occidentales. On retrouve cette dualité dans Banbara mask – modern reflection (2019), où le personnage porte un t-shirt Nike, symbole du capitalisme et de la mondialisation, ainsi qu’un masque et une coiffe d’allure ancestrale.
L’artiste privilégie les grands formats pour renforcer l’interaction entre l’oeuvre et l’observateur. En effet, celui-ci doit reculer pour apprécier l’ensemble et s’approcher pour admirer les détails. Cette action s’apparente à une prise du recul sur le monde qui l’entoure. L’acte est très important chez Omar Ba qui conserve même les petits accidents survenus durant la création comme le crayon qui transperce le papier. Ils font partie à part entière de l’oeuvre.