Le Chat Perché

Retrouvez tous les articles de cet auteur.
Perché sur sa branche, Le Chat, alias Carine Bovey, repère pour vous les meilleures expositions à voir en Suisse et ailleurs. Passionné d’histoire de l’art et de musique classique depuis sa plus tendre enfance, c’est tout naturellement que Le Chat a décidé de créer un magazine d'art contemporain, mettant en avant la scène artistique suisse et internationale. Entouré de son fidèle compagnon, Le Lièvre Fou, Le Chat vous emportera dans un voyage au coeur de l’art.
L’image du jour: Cinnamon sky #ariel (girl) de Yannick Lambelet

L’image du jour: Cinnamon sky #ariel (girl) de Yannick Lambelet

Chez Yannick Lambelet, le masque fétichiste devient revendicateur d’un type de sexualité que les accessoires fétichistes ont ici pour vocation de rendre visible. Depuis toujours, l’artiste suisse met un point d’honneur à introduire des accessoires BDSM dans ses toiles afin de dépoussiérer les tabous qui subsistent encore autour de la sexualité. Ici l’objet devient porte-parole. Grâce à ses mises en scène picturales, il rend visible des minorités et fait découvrir les codes LGBTQIA+ au grand public. Chez Lambelet, l’accessoire occupe une place centrale.  Dans Doggy style (2019), il en devient même le sujet principal, car il relie l’humain à son animalité, avec une touche d’humour que l’on retrouve partout dans son travail de peintre. L’artiste aime également mettre en scène ses protagonistes dans des positions suggérant des actes fétichistes. C’est le cas avec Cinnamon sky #ariel (girl) (2019), où l’ont découvre deux femmes se léchant les pieds avec une insertion de la Petite sirène découvrant pour la première fois son pied. Dans une deuxième lecture, ont découvre que la fétichisation d’une partie de son anatomie lors de l’apprentissage de son corps et l’apprivoisement de sa sexualité vont de pair. Ces sujets, si profond et tabous, sont dédramatisés grâce aux couleurs et à la légèreté avec lequel l’artiste arrive à les illustrer. 

L’image du jour: Cupboard XI (Titi) de Simone Leigh

L’image du jour: Cupboard XI (Titi) de Simone Leigh

Présentée à la biennale de Venise de 2022 au pavillon américain, Cupboard XI (Titi) mêle savamment le bronze et l’utilisation de matériaux naturels. Avec cette série de sculptures, la lauréate du Golden Lion rend hommage aux travailleuses afro-américaines. Depuis plus de vingt-cinq ans, l’artiste travaille sur la représentation de la femme noire dans la société occidentale en jouant avec les stéréotypes dont elle fait l’objet. Avec grand soin, l’artiste traduit délicatement les traits qui la caractérisent mais qui, malheureusement, la stigmatisent aussi. Ainsi, les cheveux crépus et les lèvres charnues deviennent, entre ses mains, de puissants attributs, symboles de force et de fierté. Lorsqu’elle habille ses femmes de bronze de jupes en raphia, fibre naturelle très utilisée au Congo et au Gabon, ou qu’elle réinterprète les coupoles des maisons des Batammaribas du Togo et des Musgums du Tchad, Simone Leigh crée ce qu’elle appelle une « créolisation des formes ». Elle imbrique ainsi la culture africaine et occidentale dans une seule œuvre, afin d’y faire émerger une histoire commune au-delà des frontières.

Les nouveaux codes du baroque

Les nouveaux codes du baroque

A l’heure où les expositions sur les NFTs fleurissent, Laura Gowen a décidé de rendre hommage à la grande peinture. Avec Revival I – 18ème, elle met en avant, avec la complicité de Rachel Cole, le baroque revisité par des artistes contemporains internationaux. Dans une symphonie de créations aussi diverses que sublimes, les artistes s’approprient cette période en y insufflant les problématiques sociétales actuelles. Cette inclinaison à la création d’œuvres palpables renforce la conviction que nous avons plus que jamais besoin d’authenticité en ces temps incertains.

L’image du jour: Cripplewood de Belinde De Bruyckere

L’image du jour: Cripplewood de Belinde De Bruyckere

Berlinde De Bruyckere a représenté la Belgique lors de la biennale de Venise en 2013. Elle y a présenté Cripplewood (2012-2013), une sculpture monumentale de 17 mètres reproduisant le supplice de Saint Sébastien. Ici, le Saint a fusionné avec l’arbre auquel il était normalement attaché. L’artiste trouve beau l’idée de la métamorphose, le fait qu’une entité puisse grandir dans une autre. Cela cristallise pour elle une vision d’espoir et de futur. D’ailleurs, elle explorera ce thème tout au long de sa carrière, tout en s’inspirant de la mythologie Gréco-romaine et des scènes bibliques.

Palette odorante 

Palette odorante 

La maison de parfumerie Memo nous invite avec chacune de ses fragrances à un voyage dont les lieux éclectiques ne cessent de nous surprendre. Grâce à ses nombreuses collaborations avec des artistes, l’expérience olfactive est prolongée. Les odeurs deviennent couleurs et les flacons se muent en destinations. 

L’image du jour: Par les yeux de la louve de Muriel Rodolosse

L’image du jour: Par les yeux de la louve de Muriel Rodolosse

L’artiste française nous entraîne dans un paysage sylvestre où le toxique se mêle au comestible. Une foison d’éléments aux couleurs vives émerge d’une forêt de bouleaux dont la densité semble augurer un sombre présage. Une femme louve se fond dans le décor oscillant entre les éléments, comme si ces derniers la portaient ou la faisaient tomber en même temps. Fidèle à sa technique de prédilection, l’artiste peint ”à l’envers” sur des panneaux de plexiglas monumentaux. En effet, au lieu de commencer par le fond, Muriel Rodolosse s’attèle aux détails, puis ajoute le reste de la composition par couches successives. D’ailleurs, elle explique procéder dans le même ordre que lorsque l’on contemple une personne: on commence par regarder son visage, les vêtements qu’elle porte puis pour finir le décor. De cette manière, l’artiste crée des images de la même façon que l’on perçoit notre environnement. 

In Silico n°27 de Sébastien Mettraux à ArtGenève

In Silico n°27 de Sébastien Mettraux à ArtGenève

Végétaux célestes
Préoccupé depuis longtemps par les enjeux environnementaux, Sébastien Mettraux a été marqué par la canicule qui a frappé l’Europe, changeant la physionomie de sa région natale. Etangs disparus, collines verdoyantes devenues jaunes ou animaux amaigris sont autant de signes augurant un point de non retour. D’ailleurs les dernières toiles d’In Silico se font plus aériennes, on a l’impression que les structures végétales et organiques, voire minérales, s’évaporent dans les cieux. Comme si les derniers signes de vie sur Terre avaient rendu l’âme et ne subsistaient que dans le monde virtuel. Dans ce cas de figure, l’humain ne pourrait contempler la nature qu’il a détruite que par le prisme du Metaverse, un monde où les fractales seraient générées par un code et les éléments de la nature se mueraient en une abstraction, sans pour autant l’atteindre réellement.

L’image du jour: A Doll’s House de Arvida Byström

L’image du jour: A Doll’s House de Arvida Byström

Arvida Byström s’approprie la Love Doll à la manière d’un marionnettiste. Dans A Doll’s House (2022), l’artiste suédoise se met en scène avec Harmony, la tristement célèbre poupée sexuelle AI fabriquée par Realdolls, reproduisant tantôt la Pietà de Michelangelo tantôt des poses sexy. La poupée est à la fois sujet et objet. Parfois on confond l’artiste avec  cette dernière. Arvida Byström étant une digitale native, elle  s’interroge sur la robotisation de l’humain, notamment sur les présences féminines issues de l’intelligence artificielle tel que Siri dans notre vie courante…

Ne manquez rien!

Recevez chaque mois la lettre électronique avec les derniers articles du magazine.