1968, année prolifique

L’image du jour: Cinnamon sky #ariel (girl) de Yannick Lambelet

L’image du jour: Cinnamon sky #ariel (girl) de Yannick Lambelet

Chez Yannick Lambelet, le masque fétichiste devient revendicateur d’un type de sexualité que les accessoires fétichistes ont ici pour vocation de rendre visible. Depuis toujours, l’artiste suisse met un point d’honneur à introduire des accessoires BDSM dans ses toiles afin de dépoussiérer les tabous qui subsistent encore autour de la sexualité. Ici l’objet devient porte-parole. Grâce à ses mises en scène picturales, il rend visible des minorités et fait découvrir les codes LGBTQIA+ au grand public. Chez Lambelet, l’accessoire occupe une place centrale.  Dans Doggy style (2019), il en devient même le sujet principal, car il relie l’humain à son animalité, avec une touche d’humour que l’on retrouve partout dans son travail de peintre. L’artiste aime également mettre en scène ses protagonistes dans des positions suggérant des actes fétichistes. C’est le cas avec Cinnamon sky #ariel (girl) (2019), où l’ont découvre deux femmes se léchant les pieds avec une insertion de la Petite sirène découvrant pour la première fois son pied. Dans une deuxième lecture, ont découvre que la fétichisation d’une partie de son anatomie lors de l’apprentissage de son corps et l’apprivoisement de sa sexualité vont de pair. Ces sujets, si profond et tabous, sont dédramatisés grâce aux couleurs et à la légèreté avec lequel l’artiste arrive à les illustrer. 

L’image du jour: En cascade de Vanessa Riera

L’image du jour: En cascade de Vanessa Riera

Avec une installation monumentale composée de 500 jeans morcelés, Vanessa Riera bouscule nos certitudes en matière de consommation. Telle une réponse à la déferlante de pollution liée à l’industrie de textile, En cascade (2023) vise à nous faire prendre conscience de cette problématique. En effet, nous ne rappellerons jamais assez qu’il nécessite entre 7’000 à 10’000 litres d’eau pour la fabrication d’un pantalon en denim et que du champ de coton au magasin, ce dernier parcourt en moyenne 65’000 kilomètres. A cela s’ajoute le sablage pour les jeans délavés, dont les inhalations provoquent la silicose chez les ouvriers. On retrouve les mêmes intoxications avec la technique du Stone wash, où les jeans sont usés dans une grande machine à laver à l’aide de pierres ponces. Tous ces procédés classent malheureusement le jeans au sommet des pièces les plus polluantes de notre dressing. L’impact de la production textile sur l’environnement et l’humain a conduit Vanessa Riera à utiliser uniquement des pièces d’occasion issues de la fast fashion.

L’image du jour: Cupboard XI (Titi) de Simone Leigh

L’image du jour: Cupboard XI (Titi) de Simone Leigh

Présentée à la biennale de Venise de 2022 au pavillon américain, Cupboard XI (Titi) mêle savamment le bronze et l’utilisation de matériaux naturels. Avec cette série de sculptures, la lauréate du Golden Lion rend hommage aux travailleuses afro-américaines. Depuis plus de vingt-cinq ans, l’artiste travaille sur la représentation de la femme noire dans la société occidentale en jouant avec les stéréotypes dont elle fait l’objet. Avec grand soin, l’artiste traduit délicatement les traits qui la caractérisent mais qui, malheureusement, la stigmatisent aussi. Ainsi, les cheveux crépus et les lèvres charnues deviennent, entre ses mains, de puissants attributs, symboles de force et de fierté. Lorsqu’elle habille ses femmes de bronze de jupes en raphia, fibre naturelle très utilisée au Congo et au Gabon, ou qu’elle réinterprète les coupoles des maisons des Batammaribas du Togo et des Musgums du Tchad, Simone Leigh crée ce qu’elle appelle une « créolisation des formes ». Elle imbrique ainsi la culture africaine et occidentale dans une seule œuvre, afin d’y faire émerger une histoire commune au-delà des frontières.

Femmes sculptrices: Berlinde de Bruyckere

Femmes sculptrices: Berlinde de Bruyckere

Avec ses sculptures intrigantes, l’artiste belge Berlinde De Bruyckere évoque la fragilité de l’homme, la souffrance physique mais aussi les forces de la nature. L’utilisation de matériaux naturels insuffle vie dans ses oeuvres, les rendant à la fois dérangeantes et énigmatiques.

L’objet de la mémoire

L’objet de la mémoire

Fétiches, utilitaires ou porte-bonheurs, les objets font partie intégrante de notre quotidien. Ils prennent vie grâce à l’intervention de l’artiste israélienne Etti Abergel qui les met en scène par le biais de ses installations. Tel un journal intime de son quotidien, ils symbolisent l’empreinte de la mémoire.

Glacée dorée

Glacée dorée

Pour la première fois en Suisse romande, Joana Vasconcelos est présentée à la galerie Gowen Contemporary. Dans cette exposition pensée de façon muséale, on retrouve toute l’extravagance et la générosité de l’artiste portugaise.

Mai-Thu Perret: Utopie appliquée

Mai-Thu Perret: Utopie appliquée

Le MAMCO consacre pour la première fois une rétrospective à l’artiste genevoise Mai-Thu Perret. L’artiste pluridisciplinaire a plus d’une corde à son arc. Bénéficiant notamment d’une formation littéraire, elle est connue pour son travail engagé. En véritable touche-à-tout, elle a réussi a créer un univers singulier aux dimensions féministes remarquables.

Artists Rooms: Jenny Holzer

Artists Rooms: Jenny Holzer

Durant une année, Jenny Holzer déploie ses ailes au 4ème étage du Tate Modern de Londres. Cette artiste engagée nous délivre des messages percutants au travers d’une sélection d’œuvres emblématiques.