Le Chat Perché
Retrouvez tous les articles de cet auteur.Avec Anguèli, l’artiste béninoise Moufouli Bello nous entraîne dans un univers aux couleurs acidulées. Depuis longtemps, l’artiste s’intéresse aux inégalités sociales, mais aussi à la place de la femme noire dans la société. Elle a pour habitude de prendre pour modèle des femmes de son entourage, qu’elle peint dans des tons bleutés. Souvent, un élément se distingue par ses teintes chaudes, contrastant ainsi l’ensemble de la composition. Dans Anguèli, une femme aux ailes d’ange nous observe droit dans les yeux. Le spectateur est confronté directement au regard de la protagoniste et ne peut s’en soustraire. De la sorte, il se crée une proximité avec ce dernier. l’artiste s’affranchi des représentations habituelles de la femme africaine portant une amphore ou un enfant. Les femmes de Moufouli Bello sont fortes, libérées de tout cliché.
Vendredi passé, la galerie Analix Forever a eu le plaisir de présenter les dessins des étudiants de Pascal Berthoud, artiste Suisse et professeur à la HEAD. Le temps d’une soirée, l’exposition Forever Young – drawing – thinking nous plonge dans des univers tout aussi riches que divers, avec pour seul point commun la fraîcheur et une certaine innocence.
Effleurer la tranche d’un livre ou encore corner une page, voici quelques petits plaisirs qui tendent à disparaître avec l’avènement du monde numérique. En plus de perdre des sensations qui attraient à tous nos sens, on passe souvent à côté de découvertes fortuites, car lorsqu’on achète quelque chose sur la toile, nous sommes malheureusement bombardés de milliers de suggestions.
Parfois, l’histoire de l’art s’évertue à réparer l’invisibilisation et le manque de reconnaissance dont des centaines d’artistes femmes ont été victimes durant des décennies. Est-ce pour ces raisons qu’Ewa Juszkiewicz substitue les visages de ses portraits féminins par des fleurs? Y-a-til un élan féministe dans le geste de mettre en avant la peinture de Élisabeth Vigée Le Brun et Adélaïde Labille-Guiard, bien moins mises en lumière que leurs confrères masculins. Une chose est certaine, Ewa Juszkiewicz n’a rien à envier aux maîtresses de la nature morte dont elle s’inspire telles que Clara Peeters et Margareta Havermandont. De cette manière, elle met à la fois en lumière le manque de visibilité des femmes ayant marqué l’histoire, tout en rendant hommage aux femmes artistes.
Figure emblématique du Swinging London, la créatrice de mode la plus influente des années 1960 s’est éteinte jeudi 13 avril, alors âgée de 93 ans. Considérée comme l’inventrice de la minijupe, bien que ce titre soit source de querelle avec André Courrèges, elle a contribué à la libération du corps de la femme, grâce à son audace et son avant-gardisme. Retour sur six créations iconiques.
Walter Schmid dépeint la cruauté de la condition carcérale et le désespoir dans sa dernière exposition personnelle Les geôles de Thanatos chez andata.ritorno. La puissance émanant des oeuvres de l’artiste genevois ne laisse pas indifférent. Le spectateur est comme écrasé par ces toiles monumentales dont le support révèle une certaine fragilité.
Détourner les objets usuels pour en révéler leur potentiel sexuel, c’est le quotidien de Rosie Gibbens. Des chaises de bureau deviennent partenaires sexuels afin de révéler l’ennui de l’univers administratif. Les tâches ménagères sont tournées en ridicule afin d’en dénoncer leur absurdité et le sexisme qu’elles véhiculent. Dans ses performances, l’artiste britannique donne de sa personne, n’hésitant pas à créer des situations mettant mal à l’aise le spectateur.
Pour l’exposition L’utile et l’agréable, l’artiste Jeanne Tara prend possession des murs de la galerie andata.ritorno en créant une installation In Situ qui ne pouvait pas mieux se prêter au lieu.
Le 14 novembre 1968, l’artiste performeuse VALIE EXPORT se tient debout sur la Karlplatz de Munich, au milieu de la foule. Elle porte en guise de vêtement une boîte en carton munie d’un rideau, évoquant un téléviseur cathodique. Dans cette performance intitulée Tapp und Tastkino Biograph, les passants sont invités à passer leurs mains au travers pour toucher sa poitrine. Dans Tapp und Tastkino Biograph, l’espace public devient alors une salle obscure, les mains se substituant aux yeux. La séance, limitée à 30 secondes, est contrôlée par Peter Wiebel, faisant ainsi office d’ouvreur. Sur le Stachus, cette action de rue ne laisse pas indifférent. En cette période où la population est divisée par le conservatisme et la révolution sexuelle, l’œuvre de la performeuse autrichienne ne suscite pas que des réactions positives. Certains iront même jusqu’à la comparer à une prostituée.
Jouer avec son corps est d’ailleurs une manière de s’approprier son image. C’est ce que fait l’artiste-écrivain canadien Lyle Reimer sur Instagram, en se créant des masques extravagants à partir d’objets recyclés qu’il reçoit. Il s’interroge sur la valeur d’un objet, ce qui fait que l’on décide de s’en débarrasser. Pourquoi ce dernier, si important à nos yeux, peut perdre de sa valeur au fil du temps. Il serait intéressant de faire un parallèle avec l’usure des relations humaines. Telle une prolongation de ces émotions, l’artiste utilise sont visage comme une toile. Avec ses sculptures faciales, il dévoile son moi profond. Ancien maquilleur professionnel, il collabore aujourd’hui avec les plus grandes Maisons de couture. Une revanche sur son enfance passée dans un petit village au Sud du Canada, où les questions de genres et identitaires étaient problématiques. Dans son travail, l’artiste joue avec les codes liés à des univers contradictoires, créant ainsi des personnages aux histoires hors du commun.
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