Queer We Cheer!

L’image du jour: Somnyama Ngonyama de Zanele Muholi

L’image du jour: Somnyama Ngonyama de Zanele Muholi

Zanele Muholi, vivant et travaillant en Afrique du Sud, se définit comme une activiste visuelle. Dans son art, elle met en lumière la communauté LGBTQIA+ sud-africaine et documente les atrocités perpétrées à l’encontre des personnes trans et lesbiennes. Elle s’intéresse également à la perception qu’a la communauté blanche sur les personnes de couleur. Dans la série d’autoportraits Somnyama Ngonyama (Salut la lionne noire en Zulu) débutée en 2015, elle se met en scène avec des objets trouvés en les portant de manière détournée de leur usage initial. De ce fait, elle rappelle que les colons insistaient pour que les africains portent des tenues traditionnelles lorsqu’ils les prenaient en photo. Dans cette série de photographies, Zanele Muholi renforce également la noirceur de sa peau grâce à un procédé numérique. L’artiste joue ainsi avec les stéréotypes subsistant encore autour du corps et de la culture noirs.

L’image du jour: “There are no homosexuals in Iran” de Laurence Rasti

L’image du jour: “There are no homosexuals in Iran” de Laurence Rasti

”En Iran, nous n’avons pas d’homosexuels comme dans votre pays” , déclarait l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad le 24 septembre 2007 à l’université de Colombia. Cette phrase n’est pas entrée dans l’oreille d’un sourd, puisque l’artiste d’origine iranienne Laurence Rasti sort un livre intitulé There Are No Homosexuals in Iran en 2017. Dans cet ouvrage, on retrouve des portraits de couples homosexuels iraniens ayant fuit le pays pour vivre leur amour librement ainsi que leurs témoignages recueillis par l’artiste. Les couples photographiés se sont réfugiés à Denizli en Turquie, seul moyen de vivre leur amour au grand jour, l’homosexualité étant passible de mort en Iran. Seule la trans-sexualité est tolérée, puisqu’elle est considérée comme une pathologie. On retrouve le végétal, fil rouge de l’exposition à travers les motifs des tissus, mais aussi par les plantes présentes sur les photos qui,  tout en masquant l’identité des couples, renforcent le sentiment que leur amour est tenu de demeurer secret. Sur une des photos, l’un des protagonistes porte d’ailleurs des vêtements à l’imprimé camouflage. Ayant grandi et étudié en Suisse, l’artiste s’interroge sur les questions identitaires et culturelles qui régissent ses deux pays. Par son métissage, elle est encore plus confrontée aux différences qui subsistent entre Orient et Occident. Ici, la nature s’exprime aussi par le désir de révéler sa véritable nature. Au delà des motifs végétaux, elle est omniprésente sur chaque cliché, évoquée d’une manière poétique empreinte de légèreté.

Loving, ou l’amour immortalisé

Loving, ou l’amour immortalisé

Dans une ambiance intimiste, le musée Rath nous plonge dans la collection de photos romantiques des collectionneurs Hugh Nini et Neal Treadwell. Durant vingt ans, le couple texan a réuni plus de 4’000 clichés d’hommes amoureux pris entre les années 1850 et 1950. De cette manière, cette collection complète une partie de l’histoire passée sous silence durant un siècle noirci par l’homophobie.

L’image du jour: Slippery Descent de Will Cotton

L’image du jour: Slippery Descent de Will Cotton

Et si le Far West se parait de couleurs tendres et que les cowboys chevauchaient des licornes ? Serions-nous dans l’utopie d’un monde meilleur ? Certainement ! Mais en attendant, il faudra se contenter des toiles de l’artiste américain Will Cotton. Véritable satire à la fois douce et acidulée de la pop culture, Slippery Descent bouscule les codes du mythe américain. Dans une chevauchée onirique, un cowboy hypersexualisé descend une pente glissante où les rochers devenus crème glacée sont ornés de « Froot Loops ». Sommes-nous dans l’expression d’un désir gourmand où l’orgasme serait symbolisé par des douceurs industrielles ? Une chose est certaine, l’artiste mêle avec brio les codes queer au rêve américain, réinventant ainsi une nouvelle iconographie populaire.

Le baiser de la discorde

Le baiser de la discorde

Avec l’arrivée des beaux jours, l’artiste suisse Yannick Lambelet présente Le goût de la victoire #3 dans l’exposition collective organisée par Bowie Creator. Débutée l’année dernière, cette série de peintures met le doigt sur une expression de la joie qui peut sembler paradoxale, poussant parfois les joueurs de foot professionnels hétéros à s’embrasser sur la bouche, alors qu’il subsiste une forte homophobie dans le monde du sport. Décryptage.

L’image du jour: Lyle Reimer

L’image du jour: Lyle Reimer

Jouer avec son corps est d’ailleurs une manière de s’approprier son image. C’est ce que fait l’artiste-écrivain canadien Lyle Reimer sur Instagram, en se créant des masques extravagants à partir d’objets recyclés qu’il reçoit. Il s’interroge sur la valeur d’un objet, ce qui fait que l’on décide de s’en débarrasser. Pourquoi ce dernier, si important à nos yeux, peut perdre de sa valeur au fil du temps. Il serait intéressant de faire un parallèle avec l’usure des relations humaines. Telle une prolongation de ces émotions, l’artiste utilise sont visage comme une toile. Avec ses sculptures faciales, il dévoile son moi profond. Ancien maquilleur professionnel, il collabore aujourd’hui avec les plus grandes Maisons de couture. Une revanche sur son enfance passée dans un petit village au Sud du Canada, où les questions de genres et identitaires étaient problématiques. Dans son travail, l’artiste joue avec les codes liés à des univers contradictoires, créant ainsi des personnages aux histoires hors du commun.

L’image du jour: Cinnamon sky #ariel (girl) de Yannick Lambelet

L’image du jour: Cinnamon sky #ariel (girl) de Yannick Lambelet

Chez Yannick Lambelet, le masque fétichiste devient revendicateur d’un type de sexualité que les accessoires fétichistes ont ici pour vocation de rendre visible. Depuis toujours, l’artiste suisse met un point d’honneur à introduire des accessoires BDSM dans ses toiles afin de dépoussiérer les tabous qui subsistent encore autour de la sexualité. Ici l’objet devient porte-parole. Grâce à ses mises en scène picturales, il rend visible des minorités et fait découvrir les codes LGBTQIA+ au grand public. Chez Lambelet, l’accessoire occupe une place centrale.  Dans Doggy style (2019), il en devient même le sujet principal, car il relie l’humain à son animalité, avec une touche d’humour que l’on retrouve partout dans son travail de peintre. L’artiste aime également mettre en scène ses protagonistes dans des positions suggérant des actes fétichistes. C’est le cas avec Cinnamon sky #ariel (girl) (2019), où l’ont découvre deux femmes se léchant les pieds avec une insertion de la Petite sirène découvrant pour la première fois son pied. Dans une deuxième lecture, ont découvre que la fétichisation d’une partie de son anatomie lors de l’apprentissage de son corps et l’apprivoisement de sa sexualité vont de pair. Ces sujets, si profond et tabous, sont dédramatisés grâce aux couleurs et à la légèreté avec lequel l’artiste arrive à les illustrer. 

Les nouveaux codes du baroque

Les nouveaux codes du baroque

A l’heure où les expositions sur les NFTs fleurissent, Laura Gowen a décidé de rendre hommage à la grande peinture. Avec Revival I – 18ème, elle met en avant, avec la complicité de Rachel Cole, le baroque revisité par des artistes contemporains internationaux. Dans une symphonie de créations aussi diverses que sublimes, les artistes s’approprient cette période en y insufflant les problématiques sociétales actuelles. Cette inclinaison à la création d’œuvres palpables renforce la conviction que nous avons plus que jamais besoin d’authenticité en ces temps incertains.

L’art du fétichisme

L’art du fétichisme

Synonyme de fantasme, le fétichisme fascine depuis des siècles les artistes grâce son esthétique sculpturale mais aussi par son côté régressif, voire tabou. Qu’il révèle nos pensées les plus primaires ou qu’il devienne un objet de revendication, le fétichisme ne s’est jamais autant affiché depuis ces dernières années. Lorsqu’il s’agit de faire fantasmer, les jeunes artistes suisses ne sont pas en reste. Immersion dans les coulisses du désir.

L’apéro du Chat: Rossini

L’apéro du Chat: Rossini

Pour 2023, Le Chat Perché voit la vie en rose! Non pas parce qu’il a abusé du Rossini ou autres bulles rosées, mais parce qu’il est perpétuellement ébloui par la création des artistes qui l’entourent. Certains diront qu’il faut se préoccuper des choses graves qui se déroulent en ce moment… Le Chat répond à cela que c’est dans les périodes de crise que nous avons le plus besoin d’art…

Intrusion digitale

Intrusion digitale

Lorsque la peinture académique côtoie des figures issues du manga et de la culture populaire, nous sommes bien dans l’imaginaire de Yannick Lambelet. L’artiste suisse détourne les images connues de tous, tout en jouant avec les codes fétichistes homo-érotiques. Il réinvente ainsi un nouveau langage iconographique propre aux millennials.

Ghost Orchid de James Merry

Ghost Orchid de James Merry

James Merry est un artiste visuel du Royaume-Uni, actuellement basé en Islande où il travaille avec Björk depuis 2009 en tant que collaborateur fréquent et co-directeur créatif sur sa production visuelle. Il est principalement connu pour sa broderie à la main et sa fabrication de masques, et a collaboré avec des institutions telles que le V&A, Gucci, The Royal School of Needlework, Tim Walker, Tilda Swinton ShowStudio et Opening Ceremony.

La prière aux mousaillons de Pierre et Gilles

La prière aux mousaillons de Pierre et Gilles

Pour la première fois, le duo d’artistes français Pierre et Gilles, représentés par la galerie Templon, expose en Suède. Pour leur exposition intitulée Troubled Waters, les artistes se sont emparés du décor du vieux port entourant le Spritmuseum; à l’image romantique de la mer, du port et des marins s’oppose la surexploitation des ressources naturelles menaçant d’exterminer toute vie marine.

Bonne baise d’été de Yannick Lambelet

Bonne baise d’été de Yannick Lambelet

Avec Bonne baise d’été, Yannick Lambelet nous propose une vision du Paradis à la fois érotique et romantique. Créée pour l’exposition collective «Le monde clair des bienheureux.s.e.x.s» l’artiste suisse a dû reproduire une vision du paradis du peintre et poète estonien Elisàr von Kupffer, en ne connaissant ni l’oeuvre, ni son créateur. Il n’avait d’ailleurs pour référence qu’une description détaillée d’une scène attribuée à la toile d’Elisarion et un poème l’accompagnant. Comme dans la plupart des toiles de Lambelet, la peinture est composée d’un assemblage de plusieurs photos décontextualisées, créant ainsi une nouvelle image au sens bien différent de chaque objet initial. Ainsi, des éléments empruntés au monde du dessin animé et du cinéma deviennent sensuels. Dans Bonne baise d’été, la tête de licorne se transforme en un accessoire fétichiste. Les corps se parent de marguerites faisant penser à des emojis ayant souvent pour utilité de masquer les parties intimes sur les réseaux sociaux.

L’apéro du Chat: Cocktail 🌈

L’apéro du Chat: Cocktail 🌈

En ce mois des fiertés, Le Chat Perché se remémore les expos arc-en-ciel qu’il a pu visiter. Il tient d’ailleurs a féliciter certains musées ayant consacré des rétrospectives sur des artistes queers tels que l’activiste non-binaire Zanele Muholi, exposé·e au Tate (2020-2021), à la GAO d’Ottawa au côté de Claude Cahun et Marcel Moore en 2019, ou encore chez Luma Westbau en 2018 à Zürich, où l’on pouvait découvrir ses photos et vidéos…

Porno chic

Porno chic

Dents de scies, rose poudré… comme dans un ballet contemporain, la révolte se fait en toute légèreté. Lorsqu’il s’agit de lutter contre la violence, l’artiste militante Lyz Parayzo ne manque pas d’aplomb. Avec vaillance, elle envoie valser les préjugés qui subsistent à l’encontre de la communauté LGBTQ+.

Émancipation sur talons aiguilles

Émancipation sur talons aiguilles

Pour sa troisième Art Party, la galerie Espace L présente les oeuvres de l’artiste Carine Bovey, basée à Genève. Axés sur la féminité, la liberté et l’émancipation sexuelle, ces créations comprenant tableaux et ready-mades ne laissent pas les spectateurs indifférents, tant la thématique reste d’actualité.